Nous passons 80 à 90 % de notre temps dans des espaces intérieurs (travail, maison, école, magasins, transports, etc.) qui sont soumis à une pollution souvent insoupçonnée et pourtant bien réelle et souvent spécifique à chacun d’eux. Certains polluants de l’air intérieur, clairement identifiés (dont le formaldéhyde et les composés organiques volatils COV) sont générés entre autres par les matériaux de construction, de décoration, les produits ménagers, les appareils de chauffage, les plantes, et liés globalement à nos activités. Les conséquences sanitaires peuvent être diverses allant des allergies aux maladies chroniques plus ou moins graves, les enfants et les personnes âgées demeurant les personnes les plus sensibles. A titre d’exemple, le formaldéhyde qui entre dans la composition de la plupart des panneaux composites à base de bois, a été reclassé cancérogène groupe 1 pour l’homme (cancérogène certain) en juin 2004 par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) tandis qu’il est toujours à ce jour classé cancérogène groupe 3 par l’Union Européenne (inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'Homme), ce qui n’occasionne aucune incidence particulière sur son utilisation au regard de la réglementation européenne REACH (Enregistrement, Evaluation et Autorisation des Produits Chimiques) en vigueur depuis juin 2007. La reconnaissance du formaldéhyde comme substance CMR (Cancérigène, Mutagène, Reprotoxique) a néanmoins suscité des réflexions de la part des fabricants de panneaux qui cherchent dès lors à réduire la concentration en formaldéhyde libre dans les panneaux synthétisés.
Un projet en cours (2010-2012) financé par le Ministère de la Culture et de la Communication et en partenariat avec la Bibliothèque Nationale de France, les Archives Nationales et le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France porte sur la conservation de documents d’époque dans des boîtes d’archives anciennes en bois. Le projet consiste à mesurer les Composés Organiques Volatiles (C.O.V.) émis par les boîtes d’archives en bois et de quantifier l’impact environnemental sur leur contenu en fonction des paramètres de confort des lieux de stockage.
Un deuxième projet est à l’étude et concerne l’intérêt de caractériser plus en détail les poussières de bois générées lors de l’usinage par des machines à bois portatives dans des ambiances de travail industrielles. Il semblerait intéressant de quantifier les fractions granulométriques émises (PM 10, PM 2.5 et PM 1), de caractériser les facteurs de forme et l’aspect visuel des poussières par microscopie électronique et de mesurer les concentrations en COV et HAP générées dans l’ambiance lors de l’utilisation des machines à bois portatives. Ce projet devrait débuter en 2012 et déboucher sur une thèse de doctorat.
Un troisième projet porte sur l’impact environnemental et sanitaire de l’utilisation de panneaux composites à base de bois sur la qualité de l’air intérieur par caractérisation des COV et du formaldéhyde en faisant varier les paramètres de confort du lieu (température, hygrométrie, taux de renouvellement d’air, …) et la nature des panneaux composites.