Trois voies principales seront suivies dans ce domaine d’application : la torréfaction de la biomasse comme mode de préparation/conditionnement, la carbonisation pour produire des charbons susceptibles d’être substitués au charbon minéral dans l’industrie et l’utilisation de la pyrolyse comme mode de dépollution de bois industriels.

            Des projets sont en cours de discussion pour développer du bois torréfié sous différentes formes (plaquettes, sciures, granulés) qui peuvent ensuite être utilisés dans de nombreuses installations. Les principaux avantages de ce mode de préparation sont le relativement faible niveau de température nécessaire et la production d’un combustible ayant des caractéristiques très homogènes. Le niveau de température et le contrôle des installations demeurent cependant des difficultés industrielles récurrentes pour aboutir à ces résultats.

            Le charbon minéral est encore utilisé dans de nombreuses industries telles que la production d’aciers ou de chaux par exemple. Aujourd’hui, ces industriels souhaitent substituer si possible une partie de ce charbon par du charbon issu de biomasse afin de réduire leur impact environnemental et baisser la facture liée aux crédits carbone. Il reste cependant de nombreuses difficultés pour produire du charbon ayant les bonnes caractéristiques et en quantité voulue (questions sur la ressource, mais problèmes pour le choix de procédés adaptés).

Les travaux de thèse de Waldir QUIRINO (2000), Pierre GIRODS (2008) et de Jérôme LEMONON (en cours) ont montré la faisabilité de concevoir un procédé d’épuration de bois contenant des colles et des revêtements de surface (mélamine, stratifié) par pyrolyse étagée. Ce procédé permet de produire un combustible de type bois torréfié qui ne contient que très peu de polluants et qui peut ensuite être valorisé soit directement par combustion ou gazéification, soit être activé pour produire des charbons actifs de très bonne qualité et peu onéreux. L’activation est une étape décisive pour l’application que peuvent avoir les charbons et difficile à maîtriser c’est pourquoi nous attacherons une attention particulière à la caractérisation des charbons formés en terme de surface spécifique et de porosité. Si les différentes étapes du procédé ont aujourd’hui été validées au niveau du laboratoire, il convient maintenant de concevoir un réacteur complet qui puisse permettre de valider le fonctionnement continu du système avant de l’industrialiser. C‘est cette dernière étape que nous souhaitons développer au cours de ce contrat. Notons également qu’une partie de ces travaux se déroule en partenariat avec des pays de l’Afrique du Nord (Tunisie et Maroc notamment) pour produire des charbons localement.