Modification chimique

Modification chimique

Une autre alternative aux produits de préservation classique concerne la modification chimique.

Dans ce cadre, nous nous intéressons et souhaitons continuer à nous intéresser à la valorisation des écorces d’épicéa, sous-produits importants des scieries de l’Est de la France, pour le développement de nouveaux produits de traitement du bois basés sur l’utilisation de résines thermodurcissables.

En effet, la mise au point de nouveaux produits ou matériaux issus de la biomasse suscite actuellement un intérêt de plus en plus important du fait de la diminution des ressources fossiles.

Dans ce contexte, les procédés de liquéfaction de la biomasse végétale connaissent un regain d’intérêt du fait des nombreuses applications dans le domaine des matériaux ou de l’énergie auxquelles ils peuvent conduire. Le bois est jusqu’à présent la matière végétale la plus étudiée pour la liquéfaction, du fait de son abondance, de sa disponibilité.

En revanche, il existe beaucoup moins de travaux effectués sur les écorces, produits connexes des industries du bois. Ces dernières peuvent toutefois présenter des avantages par rapport au bois du fait de la quantité importante de lignine et de composés phénoliques qu’elles renferment. Nous proposons dans le cadre de cette étude de formuler des produits à partir d’écorces liquéfiées, destinés à l’imprégnation de bois massif pour augmenter sa durabilité et en améliorer la stabilité dimensionnelle.

De tels traitements, s’ils s’avèrent efficaces, ouvriraient de nouvelles voies vers le développement de méthodes de préservation plus respectueuses de l’environnement que l’imprégnation de créosote ou de formulation multi-sels utilisées jusqu’à présent pour le traitement du bois en classe 4 et qui sont maintenant interdits dans de nombreux pays.

Les travaux réalisés à ce jour ont consisté à développer différents prétraitements de la biomasse pour augmenter son contenu en matière phénolique de manière à favoriser la formation de résines phénoliques par la suite. Les travaux vont se poursuivre en mettant au point la synthèse de ces résines phénoliques et en étudiant leur potentiel dans le développement de méthode de modification chimique du bois massif mais aussi, le cas échéant, pour des applications dans le domaine des matériaux. Parallèlement, nous envisageons également de valoriser la fraction polysaccharidique.

Ces travaux font l’objet d’une collaboration avec l’Université de Ljubjana. D’autres projets concernant l’utilisation de différents monomères ou oligomères d’origine renouvelable tels que des dérivés furaniques pouvant dériver des activités de bio-raffinerie développée par ailleurs, de dérivés de polyols tels que le glycérol, le sorbitol ou le xylitol sont également en cours pour développer de nouvelles méthodes de modification chimique du matériau.