Mécanisme de dégradation du bois

Mécanisme de dégradation du bois

Le rôle des bactéries dans la dégradation du bois est souvent sous-estimé du fait de l’importance du rôle des champignons de pourriture dans la dégradation de la matière ligno-cellulosique dans les conditions classiques d’utilisation du bois. Toutefois, ces dernières peuvent jouer un rôle important dans des conditions où le bois est utilisé directement au contact du sol ou enfoui dans ce dernier. Ce rôle devient d’autant plus important, que les produits de substitutions aux formulations CCA utilisées par le passé pour ce type d’application, sont remplacés de plus en plus souvent par des composés organiques connus pour être dégradables par les bactéries. Dans ce contexte, plusieurs projets centrés sur la dégradation du bois par les bactéries et les champignons ont vu le jour et devraient se poursuivre dans les années à venir. Le premier porte sur la technique de fondation par pieux en bois délaissée en France depuis le début du siècle au profit de matériaux comme l’acier ou le béton. Ce projet réalisé en collaboration avec le Laboratoire Central des Ponts et Chaussées grâce à un financement obtenu dans le cadre de l’appel à projet « Concevoir et Construire pour le Développement Durable (C2D2)» a pour objectif de combler le vide réglementaire existant à l’heure actuelle pour ce type d’applications en s’intéressant notamment aux problèmes de la durabilité de ces fondations et plus particulièrement à la biodégradation du bois en situation de marnage en associant des compétences transversales du laboratoire. L’enjeu à terme est de disposer d’un outil pouvant aider à évaluer la pertinence de solutions techniques de ce type. Le second projet concerne la poursuite du projet ANR « Ethérase » réalisé en collaboration avec IAM, le CRM2 et le FCBA, dont le but est d’étudier le rôle joué par une famille d’enzymes particulières, les glutathion-S-transferases (GST), dans la dégradation de la lignine. Dans le prolongement de ce sujet, nous souhaitons également mettre en place un nouveau projet visant à étudier l’impact des traitements actuels utilisés en classe 4 (conditions extérieures au contact du sol) tels que des traitements Cuivre-Azole ou la furfurylation sur la microflore se développant au contact du bois et dans la sol environnant. Les objectifs seront d’observer l’effet des différents traitements sur l’évolution des populations fongiques et bactériennes au cours du temps en terme de toxicité et d’adaptabilité. Nous espérons ainsi mieux comprendre les mécanismes impliqués dans la dégradation de la biomasse lignocellulosique et mettre en évidence des marqueurs fonctionnels ou moléculaires permettant une détection précoce de la dégradation pouvant trouver des applications dans la mise en place de nouvelles normes destinées à évaluer la durabilité du bois.